Ouvrage collectif publié aux Presses Universitaires de Valenciennes
Université
de Valenciennes et du Hainaut Cambrésis. En collaboration avec le
CALHISTE (EA 4343) Cultures, arts, littératures, histoire, imaginaires,
sociétés, territoires, environnement et le séminaire du RUCHE (Réseau
universitaire des chercheurs en histoire environnementale)
Argumentaire
Dès
que l’homme a su le faire, il a utilisé l’animal comme source
d’énergie. Notamment pour le transport. Si au début de la domestication,
la raison de l’élevage était la production de viande, une
polyexploitation de l’animal vivant est instaurée au cours du
néolithique. Cela entraine un renversement des priorités, la viande
n’étant souvent sous l’Ancien Régime que la production finale d’une bête
usée. Cette situation perdure jusqu’au XIXe siècle lorsque machines et
matières premières combustibles viennent remplacer peu à peu les
animaux. La force animale produit l’énergie nécessaire au travail aux
champs, au débardage en forêt, aux transports et aides en tous genres
(bât, traction, animation mécanique).
Plusieurs
espèces ont simultanément ou successivement, selon les aires de culture
et les spécialisations régionales, été utilisées pour leur force
musculaire : bovins, chevaux, ânes et mulets, éléphants, dromadaires et
chameaux, rennes, chiens…
Disparue
depuis plus d'un demi-siècle des pays industrialisés, on assiste
aujourd'hui à une revalorisation de la traction animale. Des initiatives
fleurissent ici et là, en France comme en Europe, autour notamment de
l’utilisation du cheval de trait dans le ramassage spécialisé des
ordures ménagères, le transport scolaire en milieu rural ou le débardage
forestier. Dans d'autres pays, la traction animale est une voie de
progrès et de mécanisation fonctionnant aux énergies renouvelables et
sans apport extérieur de pièces de rechange. Avec un coût
d'investissement nettement inférieur à celui de la motorisation, elle
favorise le développement local. Dans plusieurs pays du monde,
l’utilisation de la puissance animale est en expansion. On pense que 400
millions d’animaux de trait ou de bât s’activent dans le monde
aujourd’hui. Dans les pays de l’Est et en Afrique, l’énergie animale est
utilisée quotidiennement, en traction ou en portage. En Inde, l'énergie
animale produite correspond à 6 millions de tonnes de pétrole d'une
valeur de 1,8 milliards d'euros par année (Vandana Shiva, 2008).
A
l'heure des débats sur la transition énergétique, il paraît intéressant
d'engager une réflexion sur quelques unes des dimensions de
l'utilisation par les sociétés du passé de l'animal comme source
d'énergie, dans la longue durée historique. Le regain d'intérêt pour
l'animal source d'énergie de nos jours résulte non seulement de
l'augmentation des coûts de l'énergie mais aussi de considérations
sociales et zootechniques. Il est certain, en effet, que la sauvegarde
du patrimoine génétique que représentent les races des animaux de
charge, de portage... serait grandement facilitée par une certaine
réintroduction de la traction animale.
L'approche
choisie est diachronique : l'analyse historique des conditions du
fonctionnement de l'utilisation de l'animal comme source d'énergie sur
une échelle de temps suffisamment longue -de l'Antiquité à la veille de
la Révolution industrielle- doit permettre de mettre en évidence les
évolutions et mesurer leurs impacts socio-économiques et
environnementaux. Elle peut fournir des clés pour une démarche
prospective pertinente, en vue du (re)développement de ce type d'énergie
aujourd'hui comme une solution viable, complémentaire à la
mécanisation.
Les propos sont centrés sur l'analyse des aspects techniques, zootechniques et économiques. Trois approches sont envisagées :
I- Animal comme source d’énergie
- Diversité des animaux, diversité des utilisations
- Animal, source d'énergie et impacts en matière de zootechnie. On s'intéressera aux modes de sélection, d'amélioration des races appropriées au travail, au transport..., aux conditions de vie de l'animal (nourriture, entretien, logement, durée de vie de l'animal après le travail). Rôle des écoles vétérinaires, d'agriculture.
- Animal, source d'énergie, source d'innovation technique (ferrure, collier d'épaule...).
II- L'énergie animale
Il
s'agira d'analyser et de mesurer la force animale et la rentabilité du
travail exécuté par l'animal, tant en journées de travail qu'en force
dépensée à travers :
- la capacité des charges à soulever, traîner, porter...
- la vitesse de déplacement, endurance, renouvellement de la force animale.
- Mesurer la force animale : le cheval-vapeur
III- L'économie de l'énergie animale
Si
aujourd'hui l'investissement en animaux et en matériels est faible par
rapport à la traction mécanique, ce ne fut pas le cas dans les sociétés
anciennes et d'Ancien Régime.
On
s'attachera à étudier les marchés et circuits commerciaux, les
dynamiques socio-économiques générées par l'utilisation de l'animal
source d'énergie.
Plutôt
que de donner lieu à de nombreuses études de cas qui ne sauraient
manquer sur ces questions, nous faisons le choix de privilégier des
interventions faisant la part belle à la réflexion méthodologique et
épistémologique, et de chercher systématiquement une démarche sur le
temps long.
Modalités de soumission
Les auteurs souhaitant collaborer à ce volume sont invités à transmettre leur proposition avant le 15 janvier 2016.
Aux adresses
corinne.beck@univ-valenciennes.fr
fabrice.guizard@univ-valenciennes.fr
fabrice.guizard@univ-valenciennes.fr
Nous recommandons de bien vouloir soumettre un titre et un résumé de 3000 signes, ainsi qu’une brève présentation de l’auteur.
Après
sélection, l’auteur recevra les consignes pour la publication. Il faut
d’ores et déjà veiller à la qualité des images (300 ppp minimum,
N&B, droits d’auteur) et à leur nombre. L’article devra être compris
entre 30 000 et 40 000 signes tout compris.
Le manuscrit sera à remettre pour fin septembre 2016.
Comité scientifique de publication :
Corinne Beck, Université de Valenciennes, professeure histoire médiévale
Fabrice Guizard, Université de Valenciennes, Maitre de conférence histoire médiévale
Aurélie Borvon, ArScAn UMR 7041, docteur archéozoologue
Georges Raepsaet, Université Libre de Bruxelles, professeur archéologue
Bernard Denis, Ecole vétérinaire de Nantes, professeur vétérinaire ethnozootechnicien
Marie-Christine Marinval, Paris 1, ArScan UMR 7041, docteur archéologue
Source : Calenda